Au lendemain de la publication d’un article du Monde qui l’accuse de notes de frais exorbitantes d’un montant de 50 700 euros en 2023, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a tenu à exercer un droit de réponse sur le site de l’institution, faisant part de sa « stupéfaction ». Dans ce dernier, il dénonce une « attaque purement personnelle » et « sans aucun fondement » portée à son encontre, avant de contester tous les points énumérés dans l’article du quotidien.

Ainsi, bien que le dirigeant ne remette pas en cause les chiffres avancés par le journal, ce dernier a d’abord justifié les montants de ses frais d’avions (27 149 euros) en classe affaires au détriment de la classe économique, pour des raisons de « travail, de sécurité, et de confidentialité ». François Villeroy de Galhau signale également que « l’article aurait dû commencer par préciser que l’ensemble de ces déplacements correspond aux obligations européennes et internationales de la Banque de France ».

Alors que Le Monde a avancé que le gouverneur privilégie des chambres dans des hôtels 4 et 5 étoiles, ce dernier estime que les faits ont été tordus dans l’article. « C’est faux », a pointé du doigt le principal intéressé, qui, pour se justifier, a énuméré une liste de plusieurs exemples.

« Est-ce la volonté de nuire à la Banque de France ? »

Ainsi, lors d’un séjour à Francfort en mai 2023, François Villeroy de Galhau aurait préféré séjourner dans un hôtel « de moindre budget que celui négocié à la BCE, à 134 euros la nuit ». À Bangalore (Inde), c’est dans un hôtel à 368 euros que son séjour s’est déroulé en raison d’un choix « imposé par la localisation du G20 et les organisateurs eux-mêmes ». Quant au « cas particulier » de sa nuit lors du Forum mondial à Davos à 862 euros, l’article omettrait, selon lui, de préciser que « j’ai limité au minimum la durée de mon séjour : une seule nuit pour trois interventions publiques de la Banque de France ». Hormis le cas particulier de Davos, le coût moyen par nuitée serait ainsi de 265 euros, soit « un budget maîtrisé au regard des grandes villes de destination », a-t-il expliqué.

À LIRE AUSSI Le patrimoine des Français a augmenté de 61 % en quinze ansDans son droit de réponse, François Villeroy de Galhau s’interroge aussi sur les raisons d’un tel article. « Est-ce la volonté de nuire à la Banque de France, et de l’empêcher de réaliser ses missions européennes et internationales ? » a-t-il écrit. Visiblement en colère face à de telles accusations de dépenses outrancières, le gouverneur a encore accusé Le Monde de « céder à une tentation populiste ».