Des Jeux olympiques « sécurisés mais pas sécuritaires ». C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, qualifie les JO qui viennent de se terminer. Préparation en amont avec les services de renseignement et massification de la présence policière durant l’événement ont été les clés de la réussite selon le ministre. Celui-ci appelle désormais à augmenter encore les effectifs des forces de l’ordre et à réformer la préfecture de police de Paris.

Dans une interview au Figaro parue lundi 12 août, Gérald Darmanin se félicite de la bonne tenue des Jeux dans la capitale du 26 juillet au 11 août dernier. « Les policiers et les gendarmes ont su être présents sans être oppressants. Grâce à eux, nous avons eu des Jeux olympiques sécurisés mais pas sécuritaires », observe-t-il. Celui qui est locataire de la Place Beauvau depuis plus de quatre ans égrène les raisons de ce succès : « Les visites domiciliaires, les obligations de pointage, les assignations à résidence, sans oublier les techniques de renseignement ont été efficaces. » Le ministre rappelle également que, « pour la première fois, les algorithmes ont aussi été appliqués aux caméras de vidéoprotection ».

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Forte menace terroriste

« Plus de 700 mesures administratives ont été prises à ma demande. À l’occasion de la cérémonie d’ouverture, plus de 400 individus ont été suivis grâce à des moyens physiques et techniques. On a ainsi appliqué le principe de précaution tout en respectant nos lois », poursuit Gérald Darmanin, qui avance un total de trois projets d’actions violentes déjoués.

Des résultats à lire selon lui au prisme d’un contexte géopolitique « de plus en plus dégradé », citant la guerre en Ukraine, la situation au Proche-Orient et la résurgence de l’État islamique. « Avec des JO se déroulant en pleine ville à Paris, Marseille, Saint-Denis… la menace terroriste était donc forte et de nouveaux fronts s’ouvraient », analyse le ministre de l’Intérieur démissionnaire.

60 000 effectifs supplémentaires

Sur l’après-JO, Gérald Darmanin affirme que « si vous voulez une sécurité aussi importante que pendant les Jeux, il faut continuer d’augmenter les effectifs ». « Pour assurer la même présence policière qu’aujourd’hui, il faudrait 60 000 effectifs de plus », annonce-t-il concrètement. « Il y a une obligation de ne pas toucher aux moyens budgétaires du ministère de l’Intérieur. Sans oublier la nécessaire simplification de la procédure pénale », insiste le locataire de la Place Beauvau.

Autre piste : « continuer à réformer ». « Après la réforme de la police nationale, que j’ai menée à bien, il faut réformer la préfecture de police de Paris, ce qui sera sans doute le grand travail du futur ministre de l’Intérieur. » Pour Gérald Darmanin, qui semble effectuer un nouveau revirement sur sa présence dans le prochain gouvernement, le principal écueil à un maintien du niveau de sécurité similaire aux Jeux réside dans les manifestations sur la voie publique. « Elles consomment beaucoup d’effectifs avec un impact potentiellement négatif sur l’opinion. Tout dépendra du climat social à l’automne. Si nous devons nous mobiliser sur les manifestations, ce sera plus complexe de lutter contre la délinquance », développe-t-il.

Enfin, le ministre assure que policiers et gendarmes « sont respectueux quand ils sont respectés. Ils s’adaptent aux gens qu’ils ont en face d’eux, et quand on ne les insulte pas, cela va toujours mieux ». Les Jeux avaient donné à voir plusieurs scènes de complicité entre les forces de l’ordre et les touristes.