Pourquoi Robespierre a-t-il trahi son ami Danton ? diffusé par Le Point – Toute l’info en continu le
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Titre exacte donné par le journal était: Pourquoi Robespierre a-t-il trahi son ami Danton ?
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L’un, Robespierre, sec et élégant, d’une rigueur presque ascétique, fréquentait plus volontiers le coiffeur que le cabaret. L’autre, Danton, colosse à la voix de stentor, taillé pour haranguer les foules, aimait la vie et ses excès. Il s’était toujours joué de sa propre laideur, jusqu’à la fin, soufflant au bourreau : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine. »
La légende de la Révolution française en a fait des figures archétypales : d’un côté, le jouisseur (Danton) ; de l’autre, l’ascète (Robespierre) ; le vice face à la vertu. Mais, au-delà de ces images d’Épinal, bien des points les réunissaient. Tous deux étaient avocats, fils de la petite bourgeoisie provinciale et, surtout, révolutionnaires convaincus, patriotes et républicains.
Un duo politique… ou trio avec Camille Desmoulins ?
« Au début de la Révolution, ils forment un tandem politiquement complémentaire. Robespierre est député, un homme de l’écrit consciencieux. Danton est davantage un homme du peuple, un tribun charismatique, ancré dans son quartier du district des Cordeliers, rive gauche de Paris, tandis que Robespierre, lui, s’installe près de la Convention et du club des Jacobins, rive droite », explique l’historien Loris Chavanette, auteur de Danton et Robespierre, le choc de la Révolution *.
À LIRE AUSSI 30 mars 1794. Le jour où Camille Desmoulins est arrêtéEn réalité, ce n’était pas un duo, mais un trio. Camille Desmoulins, ami d’enfance de Robespierre, était le troisième homme et celui qui créait le pont entre les deux autres. Desmoulins, aussi avocat, électrise la foule le 12 juillet 1789 en grimpant sur une table au Palais-Royal pour appeler à la prise de la Bastille. Deux jours plus tard, son appel devient réalité. Il restera l’homme du 14 Juillet et des pamphlets enflammés, farouche défenseur de l’égalité et de la liberté de conscience.
Danton-Robespierre, une idylle amicale vouée à l’échec
Entre Danton et Robespierre, l’amitié est sincère. Robespierre, en 1793, écrit à son ami endeuillé par la perte de son épouse : « Mon cher Danton, si la certitude d’avoir un ami tendre et dévoué peut t’offrir quelque consolation, je te la présente. Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort. » Mais cette idylle amicale ne pouvait pas durer. Les deux hommes n’ont ni les mêmes priorités ni la même vision du pouvoir. Pour Danton, épicurien et bon vivant, la politique est essentielle mais ne saurait primer sa vie de famille et son confort personnel. Robespierre, célibataire austère, place, lui, son idéal au-dessus de tout.
« Robespierre, “l’incorruptible”, est convaincu que la vertu, au sens antique du terme, repose sur le sacrifice des intérêts particuliers au nom du bien commun ; Danton est un avocat et un homme d’affaires, marié et père de famille. Robespierre se veut le parangon de la probité, animé par une détestation viscérale de l’argent et des riches ; Danton s’enrichit pendant la Révolution », observe Loris Chavanette.
Pour l’historien, les deux hommes incarnent le débat sur la démocratie moderne : « Qu’est-ce que la démocratie ? La sphère publique doit-elle avaler la vie privée, comme le préconise Robespierre ? Ou bien, comme nous l’ont montré les dérives des régimes totalitaires, la séparation de la vie publique et privée n’est-elle pas justement ce savant équilibre entre l’antique et le moderne ? »
La rupture à cause de la Terreur
Malgré ces divergences philosophiques fondamentales, les deux hommes continuent de se soutenir, et même de s’aimer. Ce sont des oppositions sur les moyens politiques qui poussent au divorce du duo. Alors que la Terreur bat son plein, Danton considère que les plus grands périls sont désormais écartés. Il défend un adoucissement du processus révolutionnaire et la clôture définitive de la Terreur. Danton, membre du mouvement des indulgents, déclare à la tribune de la Convention, en novembre 1793 : « Rappelons que, si c’est avec la pique que l’on renverse, c’est avec le compas de la raison et du génie qu’on peut élever et consolider l’édifice de la société. »
À LIRE AUSSI Robespierre n’est pas mort, il divise encoreRobespierre, lui, refuse d’arrêter la Révolution. Au début, il défend encore son ami. Puis, soudain, il change de cap et se dresse contre lui avec la même ferveur qu’il avait mise à le protéger. Aux yeux des plus radicaux, Danton est devenu un traître, un corrompu qui freine l’avènement de la République vertueuse. Désormais, Robespierre ne plaide plus pour Danton, il le condamne – et l’envoie à la guillotine.
« Robespierre pense que, s’il ne trahissait pas Danton, il aurait trahi la République », estime Loris Chavanette. Certains historiens ont minimisé son rôle dans la chute de son ancien ami. Pourtant, dans son ouvrage, Loris Chavanette démontre que Robespierre fut bien l’artisan de sa perte : il rédige les notes à charge contre lui, prive Danton d’une défense à la Convention et convoque le vice-président du tribunal révolutionnaire avant le procès.
Leur amitié est brisée. Le 5 avril 1794, Danton monte à l’échafaud. En passant devant la maison de Robespierre, il lance un avertissement prophétique : « Robespierre, tu me suis ! Ta maison sera rasée ! On y sèmera du sel ! » L’historien conclut : « Cette exécution est paradoxalement une victoire pour Danton : en mourant, il prouve qu’il existe une dictature, celle qu’ils dénoncent depuis des mois. »
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* « Danton et Robespierre, le choc de la Révolution », de Loris Chavanette (éd. Passés composés, 2021).
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