Actu française: Alexeï Navalny : La liberté assassinée

La mort de l’opposant russe au pénitencier de Kharp a suscité, à juste titre, une vague d’indignation. Mais à qui profite le crime ?

L’avocat, homme politique, militant anti-corruption et fauteur de troubles russe Alexeï Navalny est décédé à l’âge de 48 ans dans des circonstances mystérieuses le 16 février 2024 au pénitencier de Kharp, une prison connue pour ses conditions difficiles. Navalny purgeait une peine de 19 ans de prison pour « extrémisme » et organisation de manifestations contre le régime du Kremlin.

Empoisonné au Novitchok

Son épouse, Ioulia Navalnaïa, opportunément invitée à la Conférence de Munich sur la sécurité, a estimé que le président russe Vladimir Poutine devait être « tenu personnellement responsable » et « puni » des atrocités commises contre son mari. La diplomatie française n’est pas en reste : « Il a payé de sa vie sa résistance à un système d’oppression », déclare le Quai d’Orsay.
En effet, Alexeï Navalny, farouche opposant à Poutine, n’a cessé de dénoncer le régime du Kremlin. Il organise des manifestations antigouvernementales et appelle à des réformes anti-corruption. Mais en 2013, Navalny a été reconnu coupable de « détournement de fonds », afin de l’empêcher de se présenter aux prochaines élections.
L’opposant Navalny poursuit son combat sur les réseaux sociaux. Son compte YouTube est suivi par des millions d’internautes. En 2020, il a été hospitalisé dans un état grave après avoir été empoisonné au Novitchok. Hospitalisé à Berlin, il accuse le président Poutine d’être responsable de son empoisonnement.

À qui profite le crime ?

De retour en Russie, il a été condamné à plusieurs reprises pour « extrémisme ». Depuis sa prison, il a appelé à l’opposition à Poutine à l’approche de l’élection présidentielle du 15 au 17 mars 2024.
Cependant, la mort mystérieuse de Navalny, et l’indignation qu’elle a suscitée tant en Russie que dans le monde, suggèrent que le président russe n’avait pas intérêt à faire disparaître son adversaire, maintenant et dans ces conditions. L’image de Poutine reste largement positive en Russie, et on voit mal comment il ne pourrait pas être réélu. À l’international, le maître du Kremlin a retrouvé son image depuis l’entretien qu’il a accordé au journaliste américain Tucker Carlson. L’interview a été diffusée plusieurs centaines de millions de fois à la télévision et sur les réseaux sociaux du monde entier.
Alors à qui profite le crime ? Dans le contexte géopolitique actuel, la mort en prison de Navalny sert à détourner l’attention de l’opinion mondiale des graves échecs militaires du régime de Kiev, toujours à la recherche d’armes et de dollars pour affronter la Russie. Cela permet également de détourner l’attention du génocide odieux du peuple de Gaza par l’armée israélienne.
La mort d’Alexeï Navalny est une aubaine pour certains. Ce n’est pas le cas pour les autres.

Regardez Alexei Navalny, le combattant de la liberté selon Ursula von der Leyen exigeait 10 à 20 millions de dollars à un officier du MI6 pour orchestrer un coup d’État en Russie.
C’est pourquoi il a été jeté en prison.
Les États-Unis ont perdu un atout très important, pic.twitter.com/bTmulzsG8Y

– Babin Frank (@BabinFrank1) 18 février 2024