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Vingt-quatre heures après son interpellation musclée lors de la manifestation interdite en mémoire de son frère Adama, Youssouf Traoré est sorti de l’hôpital dimanche 9 juillet à la mi-journée et s’est rendu à un rassemblement devant un commissariat parisien pour un autre homme également interpellé la veille.

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Dans une vidéo publiée en début d’après-midi sur Twitter par le compte « La vérité pour Adama », Youssouf Traoré, 29 ans, apparaît l’œil droit tuméfié et la manche du t-shirt déchirée. Selon ce compte, authentifié par l’AFP, le plaquage ventral qu’il a subi lors de son interpellation lui a occasionné « une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires révélatrices ». L’avocat de Youssouf Traoré, Me Yassine Bouzrou, a annoncé ce dimanche avoir déposé plainte pour violences volontaires.


Selon une source proche du dossier, Youssouf Traoré a été accusé d’avoir « porté un coup » à une commissaire de police au début du rassemblement, place de la République. Les images de son interpellation filmée par plusieurs témoins – on le voit résister puis être plaquées et maintenues face au sol par plusieurs policiers – ont provoqué des condamnations de plusieurs élus de gauche sur les réseaux sociaux.

Sur les images filmées par des témoins à la fin du rassemblement parisien samedi, qui s’est déroulée dans le calme selon les journalistes de l’AFP, on voit également une femme se faire violemment projeter au sol par un policier et des journalistes violentés par les forces de l’ordre.

Florian Poitout, photographe pour l’agence de presse Abaca, a indiqué samedi soir sur Twitter qu’il saisirait « dans les prochaines heures » l’IGPN (Inspection générale de la police), pour porter plainte contre deux policiers de la BRAV-M, la Brigade motorisée de répression de l’action violente. Il précise dans un communiqué avoir été  » projeté au sol et frappé par des policiers de la BRAV-M », une unité déjà mise en cause dans plusieurs affaires de violences policières. Il ajoute que son appareil photo a été endommagé après avoir été jeté à terre par un policier.

Une enquête administrative a été ouverte pour faire la lumière sur ces violences, a annoncé la préfecture de police à l’AFP.

Un deuxième homme également arrêté

La garde à vue, pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion, de Youssouf Traoré a été levée en raison de son hospitalisation, selon le parquet de Paris, qui n’a pas donné d’indications sur son état de santé . À ce stade, la suite de la procédure n’est pas connue. Contactée par l’AFP, sa sœur Assa, figure de la lutte contre les violences policières, a dit se rendre avec Youssouf Traoré au commissariat du Vᵉ arrondissement de Paris pour récupérer ses affaires.

Environ 2 000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris malgré l’interdiction de la préfecture de police derrière Assa Traoré en mémoire de son frère Adama, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. Un deuxième homme, identifié comme Samir par les membres du comité Adama , a été arrêté pendant ce rassemblement. Le comité appelé à se mobiliser « massivement » pour obtenir sa libération dimanche 9 juillet à 14 heures devant le commissariat du Iᵉʳ arrondissement de Paris.

Peu avant 15 heures, une cinquantaine de personnes, dont les députés LFI Eric Coquerel, Jérôme Legavre et Thomas Portes, étaient présents devant le commissariat de police protégé par huit policiers.

Une nouvelle mobilisation prévue samedi prochain

Les associations, syndicats et partis politiques classés à gauche (parmi lesquels LFI, EELV, CGT et Solidaires) à l’origine des « marches citoyennes » contre les violences policières organisées la veille en France, ont exigé dimanche la « libération sans condition ni poursuite », de Youssouf Traoré et du deuxième homme, « militant des quartiers populaires de longue date ». Les organisations réclament aussi l’abandon des poursuites judiciaires annoncées par la préfecture de police à l’encontre d’Assa Traoré, « organisatrice » du rassemblement parisien interdit selon les autorités.

« Cet appel à mobilisation a été porté très largement par les organisations syndicales, associatives et politiques. Dès lors, la responsabilité incombe à tous. Nous ne nous laisserons pas faire », est-il aussi écrit dans le communiqué appelant à une nouvelle « grande mobilisation » contre les violences policières, samedi 15 juillet à Paris.

(Avec AFP)

Droite et majorité vent debout contre les élus de gauche présents à la marche interdite pour Adama Traoré

« atterrie », « provocation évidente », « honte à eux » : la présence de députés insoumis et écologistes au rassemblement parisien de ce 8 juillet, interdit en mémoire d’Adama Traoré fait beaucoup réagir la droite et le camp présidentiel qui accuse LFI de sortir du « champion républicain ». La France insoumise estime, elle, qu’elle se devait d’être » aux côtés de la famille ».

« Je suis atterrée de voir des élus de la Nation, arborant l’écharpe tricolore, mutiques et souriants en entendant des manifestants scander « tout le monde déteste la police », a tweeté dimanche la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

« La provocation est évidente (…)elle est double quand vous êtes un élu de la République », a abondé Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance au Palais-Bourbon. Le ton est encore monté d’un crâne entre le gouvernement et LFI depuis les émeutes. L’exécutif a dénoncé à plusieurs reprises le refus d’appeler au calme du mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon. « Quand La France insoumise ne condamne pas les violences, elle les justifie. Quand ils disent qu’il ne faut pas incendier certains bâtiments, en creux, ils expliquent que pour d’autres ce n’est pas grave. Ils sont sortis du champ républicain », a martelé samedi 8 juillet dans le journal Le Parisien la Première ministre Elisabeth Borne.

Les patrons de la droite, qui depuis les émeutes surenchérissent parfois des propositions sécuritaires en phase avec l’extrême droite, sont, eux aussi, vent debout. « Les factieux et dangereux députés de la Nupes (…) ont une fois de plus piétiné nos lois et l’autorité de l’État. Insupportable », a tweeté le patron des Républicains, Eric Ciotti. « Honte à eux », a lancé le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau.

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