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Willem-Alexander, roi depuis 10 ans ce 30 avril 2023, est un original : surnommé « Prins Pils » Durant sa jeunesse en raison de ses états d’ivresse, il a révélé en 2017 mener une double vie de copilote de ligne chez KLM. Le roi n’en fait qu’à sa tête, quitte à voire sa cote de popularité s’effondrer.
Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a fêté le 27 avril ses 56 ans, lors du « Jour du roi », une fête nationale qui correspond à son anniversaire. Chaque année, la bière coule à flots et les bateaux sont de sortie dans les canaux, sono à fond. Les sujets du royaume endossent alors des vêtements, chapeaux, perruques et boas orange – la même couleur que le maillot de l’équipe nationale de football, en hommage au patronyme de la famille royale, les Orange-Nassau.
De Koning spreekt zijn dank uit op de Binnenrotte : « Dat ik vandaag met mijn familie mijn verjaardag en ook 10 jaar Koningschap met u samen in deze hele bijzondere stad mocht vieren, dat heeft mij heel veel gedaan. Talon veel dank daarvoor!” – WA. pic.twitter.com/3wJF8UgUr0
— Koninklijk Huis (@koninklijkhuis) 27 avril 2023
Cette année, Willem-Alexander ne s’est pas fait prier pour manger sa pièce montée devant les photographes, en compagnie de sa femme Maxima et de ses trois filles. Il a fait beau, pour une fois, mais la fête a été douchée par les sondages, qui a vu depuis trois ans la cote de popularité du monarque. Selon un sondage Ipsos publié en mai 2022, seulement 47% des Néerlandais accordent au roi une « grande confiance », contre 76 % en 2020. Un autre sondage commandé par RTL News estime que la cote du roi stagne, avec 58 % de confiance en 2023, comme en 2022.
Un roi de carnaval, Willem-Alexander ? Ce grand blond paie sans doute cher pour son art de tout faire à l’envers, avec une bonhommie d’homme libre qui le rend ordinaire chez lui, mais cadre mal avec sa charge. Jeune déjà, il était surnommé le « Prins Pils » en raison de ses états d’ébriété, au petit matin, aux portes du palais – ce qui faisait plutôt rire au pays de la tolérance.
Le « Prince d’Orange », désigné comme héritier lors de l’accession de sa mère au trône en 1980, a approfondi l’histoire à l’Université de Leyde, sans cacher sa vraie passion, l’aviation. Il épouse en février 2002 Maxima, banquière et roturière argentine, catholique de surcroît alors que les Pays-Bas sont majoritairement protestants, et fille d’un ministre en poste sous une dictature militaire (1976-83) marquée par 30 000 « disparitions », 15 000 personnes fusillées et 9 000 prisonniers politiques.
Un choix qui ne serait sans doute pas passé dans d’autres familles royales d’Europe. Aujourd’hui, le sourire, les robes colorées et les bonnes œuvres de la reine Maxima, qui officie aux Nations unies pour défendre la finance inclusive, font qu’elle est plus populaire que lui, avec une note de 7,3 sur 10 contre 6,5 pour son mari.
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Au moment de prendre la couronne, Willem-Alexander se définit plutôt par la négative. « Je ne suis pas un fétichiste du protocole », lâche-t-il. Dans une émission de télévision pour enfants, en 2022, ce monarque qui préfère que ses sujets ne l’appellent pas « Sa Majesté » explique encore : « Je ne suis pas passé le patron des Pays-Bas, mais plutôt une sorte d’arbitre qui regarde si les choses se bien et appose sa signature ». En effet, le rôle de la monarchie se relâche. Le palais n’intervient plus depuis 2012 dans la formation des gouvernements, qui sont toujours de coalition, après les élections législatives.
« Si je n’étais pas roi, mon rêve serait de piloter un Boeing 747 », avait déjà avoué Willem-Alexander avant de monter sur le trône. Au bout de quatre ans de règne, il finit par lâcher le morceau. En mai 2017, dans une interview, il raconte exercer en catimini depuis 21 ans un métier à temps partiel : deux fois par mois, il est copilote de ligne sur des moyens courriers de KLM, des Fokkers volant vers des destinations d’Europe du Nord .
Pas question pour lui d’arrêter un jour cette double vie. Au contraire, il s’entraîne pour piloter des Boeing 737 et espère « voler vers d’autres destinations, plus lointaines, avec plus de passagers ». Il ne se trouve pas grand monde pour lui reprocher ce sortir tardif. Liberté individuelle et franc-parler font partie, après tout, des vertus cardinales du royaume.
Sa popularité en prend un coup lors de la pandémie de Covid-19, lorsqu’il décide d’aller en vacances dans sa secondaire en Grèce, en octobre 2020, alors que les restrictions sanitaires empêchent le commun des mortels de voyager. Face au tollé, il plie bagage et revient fissa à La Haye. Quelques mois plus tard, nouvelle bourde. Les restrictions, très mal vécues aux Pays-Bas, imposent une « bulle » de quatre personnes maximum pour les fêtes de Noël. Or, la princesse Amalia a fêté ses 17 ans le 7 décembre 2020 en présence de seize convives… Peter Rehwinkel, expert en droit constitutionnel, déclare au journal NRC Handelsblad que « la position exceptionnelle de la famille royale leur est de plus en plus reprochée. Cela confirme le sentiment qu’ils vivent une vie de jet-set et que ce qu’ils font ici aux Pays-Bas est superficiel. »
Willem-Alexander n’en guérit pas. Il multiplie les petites visites de contact avec ses sujets à l’impromptu, loin de la presse qui l’empêche d’avoir de « vraies conversations avec les gens ». « J’ai toujours dit que les sondages ne m’affectaient pas tant que ça (…). Je pense que j’ai une position à long terme aux Pays et je prouveai à long terme que tout ira bien ». Sauf que les trois quarts des Néerlandais, aujourd’hui, comprendraient que sa fille aînée, la princesse Amalia, renonce à devenir reine un jour, en raison des menaces constantes à son prévisibleen provenance des cartels de narcotrafiquants.
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